Pendant la saison des rhumes et des grippes, les astuces pour renforcer son système immunitaire en hiver fleurissent plus vite que les premières neiges. Si certaines sont scientifiquement fondées, nombre de ces « règles hivernales » populaires ne résistent pas à l'analyse. Coach (Nine Network), Good Housekeeping, CNN et des nutritionnistes partagent leurs connaissances sur la façon dont le corps réagit au froid, les habitudes efficaces et celles à éviter, ainsi que les aliments à privilégier en hiver, en expliquant la physiologie réelle de cette saison.
La diététicienne Jacqueline London souligne que l'hiver ne se résume pas à l'absence de soleil, mais qu'il est aussi la saison des aliments qui atteignent leur apogée nutritionnelle précisément durant la période froide. Selon elle, une alimentation adaptée peut aider l'organisme à mieux traverser la saison des virus et, dans certains cas, à atténuer la gravité ou la durée des symptômes du rhume. Elle précise que les aliments de saison tels que le kiwi, la citrouille, la betterave, les choux de Bruxelles ou les oranges sanguines contiennent une combinaison d'antioxydants, de fibres et de vitamines qui soutiennent le système immunitaire lorsqu'il est mis à rude épreuve.
Le kiwi, surnommé le « superfruit d'hiver » par les nutritionnistes, peut couvrir plusieurs fois les besoins journaliers en vitamine C et contient une enzyme qui améliore la digestion. La citrouille et ses graines apportent à l'organisme des caroténoïdes et du zinc, associés à la réduction du risque de diabète et au renforcement du système immunitaire. La betterave est l'un des légumes racines les plus utiles en hiver grâce à sa richesse en vitamine C, en zinc et en bétalaïnes, des pigments aux puissants effets antioxydants. Les choux de Bruxelles, comme les autres crucifères, fournissent à l'organisme des glucosinolates, à partir desquels se forment des composés protecteurs qui réduisent les dommages cellulaires. Les agrumes, notamment les oranges sanguines, apportent à l'organisme des anthocyanes et de la vitamine C, tandis que les patates douces et les légumes à feuilles vertes fournissent des nutriments bénéfiques pour la vision, la tension artérielle et le transit intestinal. Les avocats, les ananas, les jicamas et les carottes demeurent également des éléments importants de l'alimentation hivernale, fournissant à l'organisme des fibres, du potassium, des enzymes et des antioxydants.
De nombreuses études ont confirmé l'efficacité d'autres remèdes simples pour soulager les symptômes hivernaux. Le bouillon de poulet, par exemple, demeure l'une des méthodes les plus étudiées pour atténuer un rhume : riche en carnosine, il peut inhiber la propagation des cellules infectées au début de la grippe. La vitamine C ne « protège » pas contre la maladie, mais elle peut en réduire la durée, surtout lorsqu'elle provient de fruits et légumes plutôt que de fortes doses de compléments alimentaires. L'idée reçue selon laquelle les produits laitiers aggravent le rhume n'est pas scientifiquement prouvée : le lait n'augmente pas la production de mucus, mais modifie seulement les sensations tactiles.
Le rôle des aliments épicés est tout aussi intéressant. La capsaïcine dilate temporairement les voies nasales et facilite la respiration, tandis que les boissons chaudes n'offrent qu'un effet réchauffant de courte durée, après quoi le corps commence à se refroidir. Ceci nous rappelle que même les habitudes hivernales intuitives ne correspondent pas toujours aux mécanismes physiologiques.
Parallèlement, les médecins mettent en garde contre les idées reçues. Le froid en lui-même ne provoque pas le rhume : les virus se multiplient dans un environnement chaud, et les basses températures activent parfois même les cellules immunitaires. Il n’y a pas non plus de raison de renoncer à l’entraînement en extérieur : courir par temps froid peut être plus efficace, et la marche augmente le taux d’endorphines. Les allergies hivernales persistent : à l’intérieur, elles peuvent même être aggravées par la poussière, les poils d’animaux et une mauvaise ventilation.
L'un des mythes les plus tenaces est l'idée qu'il est inutile de se protéger du soleil en hiver. Les rayons ultraviolets sont actifs toute l'année, et la neige en réfléchit jusqu'à 80 %, ce qui accroît le risque de lésions cutanées. L'idée que le corps perd la majeure partie de sa chaleur par la tête est également infondée : la vitesse de refroidissement dépend des parties du corps exposées. Il en va de même pour les cheveux : des études montrent qu'ils tombent davantage en été, et qu'en hiver, ce processus ralentit, même si la sécheresse cutanée peut donner l'impression du contraire.
Une autre croyance tout aussi répandue est que l'alcool « réchauffe ». En réalité, il ne crée qu'une illusion de chaleur en provoquant un afflux sanguin vers la peau, mais en même temps il abaisse la température interne du corps et empêche celui-ci de produire davantage de chaleur par frissonnement.
Les experts rappellent : en hiver, l'essentiel n'est pas de chercher des solutions miracles pour renforcer son système immunitaire, mais de bien s'alimenter, de pratiquer une activité physique régulière et de ne pas croire aux idées reçues non fondées scientifiquement. C'est cette stratégie qui permet de mieux traverser la saison des virus et de rester en bonne santé, même pendant les mois les plus froids.

