L'ancien procureur Volodymyr Izotov, qui a pris sa retraite en 2023 à l'âge de 41 ans, percevait une pension mensuelle de 219 000 UAH. Ce montant dépasse largement son salaire mensuel moyen en tant que procureur, ainsi que les revenus du procureur général.
Par décision du tribunal administratif du district de Kharkiv du 5 décembre 2025, les restrictions relatives au montant de la pension d'Izotov, en vigueur depuis janvier de cette année, ont été levées. Le tribunal l'a autorisé à se prévaloir d'une disposition légale désormais caduque, l'ancien procureur ayant prétendument bénéficié d'une pension élevée lors de son embauche.
La pension de 219 000 UAH a été calculée sur la base d'un certificat du parquet de Kirovohrad indiquant que les versements effectués à Izotov sur cinq ans s'élevaient à 9,9 millions d'UAH. Or, en réalité, ses revenus pour la période 2016-2021 n'ont atteint que 2,68 millions d'UAH, soit un salaire mensuel moyen de 44 700 UAH.
Ainsi, le tribunal a autorisé le calcul de la pension sur la base de 90 % des versements surévalués, ce qui a engendré un montant astronomique. Malgré cette somme colossale, Izotov ne fait aucun commentaire et invoque la protection des données personnelles.
Ce cas illustre un problème systémique en Ukraine : les restrictions gouvernementales sur les pensions spéciales, introduites par décrets du Conseil des ministres, sont souvent jugées illégales par les tribunaux, ce qui a pour conséquence que d’anciens procureurs et autres fonctionnaires perçoivent des pensions excessivement élevées. Il semble que le projet de loi n° 12278 relatif aux pensions des procureurs, qui prévoit la suppression de la retraite anticipée en cours d’activité, ne suffise pas à résoudre entièrement ce problème.

