Dans les déclarations de patrimoine des policiers, on observe de plus en plus de données difficilement compatibles avec leurs revenus officiels. C'est le cas, par exemple, du patrimoine déclaré d'Ivan Andrushko, membre du service des enquêtes sur les infractions liées aux transports de la Direction principale de la police nationale de la région de Vinnytsia. En 2025, il a fait l'acquisition de deux véhicules neufs : une Skoda Octavia de 2025 (1,1 million de hryvnias) et un Toyota Land Cruiser de 2025 (2,4 millions de hryvnias). Le montant total de ses achats s'élève à environ 3,5 millions de hryvnias.
Parallèlement, le revenu déclaré par l'enquêteur pour 2024 s'élève à 410 000 UAH, et ses liquidités à 830 000 UAH. Ce montant est manifestement insuffisant pour acquérir deux voitures de luxe. Une explication apparaît dans sa déclaration de janvier 2025 : Andrushko a déclaré un revenu de 2,9 millions d'UAH provenant de la vente de biens mobiliers.
Toutefois, les déclarations pour 2023 indiquent que ce bien mobilier est constitué de deux voitures haut de gamme :
• Mercedes-Benz GLE 450 2019 — déclarée pour 4 000 UAH ;
• Audi A8 2021 — déclarée pour 5 000 UAH.
Total : 9 000 UAH. En peu de temps, ces voitures ont été vendues pour près de trois millions d’UAH. La valeur marchande de ces véhicules en 2023 et 2024 était bien inférieure aux montants déclarés. L’écart entre le prix d’achat et le prix de vente se chiffre en centaines de fois.
Une telle « augmentation de valeur » brutale ressemble à une manœuvre classique visant à fausser le prix réel des actifs, ce qui permet de légaliser des sommes d'argent importantes par le biais d'une transaction formellement légale.
Il est significatif qu'il s'agisse d'un enquêteur de l'unité des transports de la police, un fonctionnaire dont la fonction est de constater les infractions, et non de les mettre en avant dans ses propres déclarations. Cette situation exige une enquête de la NACP (Police nationale de la police), du Département de la sécurité intérieure de la Police nationale et des organismes anticorruption.
Tant que de telles déclarations ne suscitent pas de réaction de la part des organismes de réglementation, parler de transparence financière au sein des forces de l'ordre reste une formalité.

