Le parquet de la ville de Kyiv affirme que le budget de la capitale a subi des pertes de plus d'un milliard de hryvnias et accuse l'administration municipale de Kyiv de retarder délibérément le remboursement de ces fonds. C'est ce qu'a indiqué le service de presse du parquet.
Selon le département, en 2025, le parquet de la ville de Kyiv a déjà transmis au tribunal 109 actes d'accusation dans le cadre de poursuites pénales liées à des violations commises par des fonctionnaires de l'administration municipale de Kyiv et des dirigeants d'entreprises municipales. Le montant total des dommages et intérêts établis dans ces affaires dépasse le milliard de hryvnias.
Depuis le début de l'année, 81 fonctionnaires de l'administration municipale de Kyiv et d'entreprises municipales ont fait l'objet d'un signalement pour malversations. Le montant des préjudices s'élève à plus de 280 millions de hryvnias. Parmi les schémas les plus courants, les enquêteurs citent des achats à prix gonflés, des paiements pour des travaux et services non réalisés, ainsi que des transferts de fonds pour des biens jamais reçus par la ville. Sont également mentionnés des paiements pour des « réparations non effectuées », des « fleurs non plantées » et autres travaux fictifs, financés par le budget municipal.
Le parquet souligne que l'objectif principal de l'enquête n'est pas seulement d'établir la responsabilité pénale des responsables, mais aussi de restituer les fonds au budget de la ville de Kyiv. Selon la logique des forces de l'ordre, l'argent dépensé pour des services fictifs doit être remboursé à la ville.
Cependant, selon le parquet, ce processus est en réalité bloqué par la position même des autorités municipales. En particulier, dans plusieurs procédures pénales, l'administration municipale de Kyiv refuse de se reconnaître comme partie lésée. Ce refus retarde la procédure d'indemnisation, voire la rend impossible, car sans ce statut, la ville ne peut officiellement exiger le remboursement des dommages.
Les forces de l'ordre ont donné un exemple éloquent : l'entreprise municipale « Spetszhitlofond », ayant perçu des dommages et intérêts de l'entrepreneur dans le cadre d'une procédure pénale, n'a pas versé ces fonds au budget de la ville, mais les a restitués à l'entrepreneur. Le parquet considère cet exemple comme une illustration de la manière dont le budget perd la possibilité de recouvrer effectivement des fonds, même après constatation du préjudice.
Le parquet de Kyiv affirme avoir modifié sa procédure de traitement de ces affaires. Selon lui, les nouvelles procédures donnent déjà des résultats encourageants. Il promet de communiquer davantage d'informations prochainement.
Il est important de souligner qu'il ne s'agit pas d'accusations isolées. En 2024, le parquet avait déjà rendu public un rapport faisant état d'abus systémiques dans les domaines des marchés publics, de l'aménagement paysager, de la rénovation des logements sociaux, de la construction d'infrastructures de transport et de l'entretien des espaces verts. À l'époque, les pertes s'élevaient à plusieurs centaines de millions de hryvnias et des dizaines de fonctionnaires de l'administration municipale de Kyiv et d'entreprises municipales étaient mis en cause.
La position du parquet se résume désormais à la thèse suivante : l’argent volé peut être restitué à la ville, mais pour cela, l’administration municipale elle-même doit se reconnaître comme la partie lésée et exiger une indemnisation, plutôt que de protéger la réputation des entreprises subordonnées.
Dans le même temps, l'administration municipale de Kyiv n'a pas encore publié de réponse publique à ces déclarations.

