Des informations alarmantes concernant de prétendues « annulations massives de droits de propriété » et des saisies d'appartements pour dettes circulent depuis peu sur les réseaux sociaux. Les internautes sont effrayés par les prédictions d'une « remise à zéro complète des registres » et le risque de perdre leur logement du jour au lendemain. Cependant, les avocats insistent sur le fait qu'il n'y a pas lieu de paniquer et que les scénarios décrits ne sont pas conformes à la législation en vigueur.
En Ukraine, le droit de propriété ne peut être annulé que dans les cas prévus par la loi, et chaque procédure relève exclusivement de la compétence des tribunaux. Il n'existe ni radiation automatique ni « purge générale des registres ». Le plus souvent, la révision des inscriptions au registre foncier est motivée par des erreurs techniques : données erronées concernant la superficie ou l'adresse, informations inexactes sur les copropriétaires ou encore inexactitudes dans les documents ayant servi à l'enregistrement du logement. Ces situations n'impliquent pas nécessairement l'illégalité de la transaction, mais peuvent nécessiter un nouvel enregistrement.
Le risque le plus important survient en cas de transactions douteuses : lorsque le contrat de vente ou de donation a été signé sous la contrainte, sans le consentement des copropriétaires, sans acte notarié ou avec la participation de tiers fictifs. Si le tribunal déclare le document invalide, la propriété revient à l’ancien propriétaire ou fait l’objet d’un litige.
La perte de logement pour cause de dettes est un sujet fréquemment abordé. La loi prévoit effectivement la possibilité d'une saisie immobilière en cas de prêt grevé d'une hypothèque ou de dettes judiciaires importantes. Toutefois, il s'agit de décisions de justice individuelles, et non d'expulsions massives. On ne perd pas son appartement pour des factures impayées ou de petites dettes.
Un autre document d'information concerne la réquisition de biens en temps de guerre. Les juristes expliquent : la saisie n'est possible que de manière officielle, avec indemnisation, et la décision relève de l'État, et non des autorités locales. À ce jour, aucun cas de réquisition massive de biens immobiliers résidentiels n'a été recensé.
Les droits de propriété peuvent également être perdus en cas de confiscation pour infractions pénales ou de saisie de terres pour des raisons d'utilité publique, mais de tels cas sont très rares et dépendent entièrement des circonstances propres à chaque affaire.
Les experts prévoient qu'il n'y aura pas d'expulsions massives d'Ukrainiens en 2026. Toutes les décisions sont prises individuellement, devant les tribunaux, après vérification des documents et respect de la procédure. Les messages alarmistes sur les réseaux sociaux sont largement exagérés.
Les avocats conseillent aux propriétaires de vérifier régulièrement l'exactitude des informations au registre foncier, de conserver des copies des documents, d'étudier attentivement l'historique du bien lors de l'achat et d'éliminer les risques liés aux hypothèques ou aux crédits. Avec un enregistrement de propriété en bonne et due forme et en l'absence de transactions douteuses, il n'y a pas lieu de s'inquiéter.

