En 2023, les océans du monde ont connu les vagues de chaleur marines (VCM) les plus extrêmes et les plus longues jamais enregistrées. Certaines ont duré plus de 500 jours et se sont propagées sur presque toute la planète.
Les résultats d’une étude publiée dans la revue Science ont montré que ces anomalies battaient des records en termes de durée, d’intensité et d’ampleur, dépassant de quatre fois les normes historiques.
Le réchauffement le plus important a été enregistré dans :
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L’Atlantique Nord, où la vague qui a débuté à la mi-2022 a duré 525 jours ;
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le Pacifique Sud-Ouest, qui a connu l’anomalie thermique la plus importante et la plus durable de l’histoire ;
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L'océan Pacifique oriental tropical, où la température a augmenté de +1,63 °C pendant la phase El Niño.
Au total, 90 % de toutes les anomalies se sont produites dans les océans Pacifique Nord et Sud et dans l’Atlantique.
Les vagues de chaleur ont provoqué un blanchissement massif des coraux, perturbé les chaînes alimentaires marines et menacé les pêcheries mondiales, mettant en danger des millions de personnes qui dépendent de l’océan pour leur alimentation et leurs revenus.
Les scientifiques expliquent ces records par une combinaison de facteurs :
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augmentation du rayonnement solaire en raison d'une couverture nuageuse moindre,
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affaiblissement des vents,
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changements anormaux dans les courants océaniques.
Ensemble, ils ont créé des conditions de surchauffe des eaux de surface à une échelle jamais observée auparavant.
Les auteurs de l’étude, dirigée par Tianyun Dong, avertissent que l’ampleur des vagues de chaleur de 2023 pourrait signaler de profonds changements dans les interactions océan-atmosphère, qui pourraient annoncer l’approche d’un point de basculement climatique.