À Kyiv, des employés du centre de recrutement territorial ont mobilisé l'archidiacre Andriy Batsula, qui officie au monastère de la Sainte-Trinité de Kytaiv, de l'Église orthodoxe ukrainienne. Le 20 février, il a été emmené par des représentants du centre et envoyé au centre de formation de Desna, ce qui a suscité des réactions parmi les membres du clergé et au sein de la population.
Conformément à la Constitution ukrainienne, les citoyens ont le droit de refuser le service militaire pour des raisons religieuses. Cependant, aucune législation ne réglemente actuellement cette norme, ce qui engendre une insécurité juridique. L'article 336 du Code pénal ukrainien prévoit que l'insoumission est passible d'une peine d'emprisonnement de trois à cinq ans.
Le Conseil des ministres ukrainien a adopté une décision relative à la mise à l'écart du clergé, permettant à certaines catégories de membres d'être exemptées de mobilisation. Selon Tetyana Kameristova, porte-parole du Centre régional de recrutement de Rivne, cette question relève de la compétence du Service d'État pour l'ethnopolitique et la liberté de conscience. Elle a toutefois précisé que la moitié du clergé au maximum pourra être mise à l'écart.
La position des représentants des institutions religieuses est également importante. Le père Petro Martyniuk, de l'OCU, souligne que, selon les canons de l'Église, il est interdit aux membres du clergé de porter des armes, et même un homicide involontaire commis par un prêtre le prive du droit d'officier.
Actuellement, la question de la réservation des membres du clergé, en particulier des représentants de l'UOC-MP, reste ouverte, et des questions se posent également quant aux amendements à apporter à la législation pour réglementer la situation lorsque les convictions religieuses deviennent un obstacle à l'accomplissement des devoirs envers l'État.

