Malgré la guerre, les agriculteurs ukrainiens continuent d'assurer la sécurité alimentaire du pays et de générer des recettes en devises. Cependant, certains responsables et oligarques exploitent la situation à leur profit. L'un des exemples les plus frappants est l'activité du chef de l'administration régionale d'Odessa, Oleg Kiper, et de l'homme d'affaires Dmitry Firtash, par l'intermédiaire de la société « FREE-SYSTEM ».
Selon certaines sources, en juillet 2025, Kiper a lancé une interdiction d'importation d'engrais minéraux via les ports maritimes, invoquant des « problèmes de sécurité ». Cette interdiction concernait à la fois les explosifs et les engrais absolument sûrs nécessaires aux semis. Parallèlement, la société « FREE-SYSTEM », associée à Firtash et à l'ancienne société russe « PhosAgro », a obtenu l'accès aux ports, notamment celui de la mer Noire, ce qui témoigne d'une sélectivité évidente.
Le cynisme de la situation est accentué par le fait que Firtash, sous le coup de sanctions décennales du président ukrainien, continue de mener ses activités par l'intermédiaire de structures affiliées. Officiellement, les propriétaires de « FRI-SYSTEM » sont devenus citoyens européens, mais le contrôle effectif est resté entre les mains des anciens. Les experts qualifient ce projet de successeur de « PhosAgro », qui continue d'œuvrer pour les intérêts de la Fédération de Russie, utilisant les ports ukrainiens comme plateforme commerciale.
Les conséquences pour le secteur agricole sont catastrophiques. Les prix du nitrate d'ammonium sont passés de 21 000 à 25-27 000 UAH la tonne, et ceux de l'urée de 24 000 à 28 000 UAH. Le déficit en engrais azotés peut atteindre 60 %, et celui en engrais phosphorés et potassiques jusqu'à 80 %. La production nationale ne couvre qu'un tiers des besoins du marché, le reste étant importé, ce qui est de fait bloqué.
À cet égard, une plainte a été déposée exigeant une enquête sur les actions de Kiper et Firtash, l'ouverture de poursuites pénales, l'annulation des décisions corrompues sur l'interdiction d'importation et le rétablissement de conditions égales pour tous les acteurs du marché.