Des changements importants pourraient intervenir prochainement au sein du gouvernement ukrainien. Selon « Ukrainska Pravda », plusieurs hauts responsables pourraient démissionner, d'après des sources proches du parti « Serviteur du peuple ».
Le sujet est la possible destitution du ministre de l'Éducation et des Sciences, Oksen Lisovyi. Selon les interlocuteurs de la publication, M. Lisovyi est en conflit depuis longtemps avec des parlementaires et certains enseignants au sujet d'une réforme complexe de la consolidation des établissements scolaires. Cette réforme a suscité une forte opposition dans les régions, et les alliés politiques du ministre doutent de plus en plus de sa capacité à poursuivre son action face à cette crise de confiance.
Le poste de vice-Premier ministre chargé de la restauration de l'Ukraine et ministre du Développement communautaire et territorial, Oleksiy Kuleba, est également menacé. Le parti Serviteur du peuple associe sa possible démission à la « dé-Yermakisation », une initiative politique interne visant à écarter d'influence les personnes liées à l'ancien chef de cabinet du président, Andriy Yermak. Selon certaines sources, des députés soupçonnent Kuleba d'être impliqué dans les affaires de corruption dites « Mindich Films » et estiment qu'il ne devrait pas rester au sein du pouvoir exécutif.
Ruslan Magomedov, président de la Commission nationale des valeurs mobilières et du marché boursier et mentor d'Andriy Yermak, est lui aussi menacé de destitution. Un groupe de députés s'est formé à la Verkhovna Rada, insistant sur la nécessité de « purifier » l'ancienne équipe du chef du parti, y compris les chefs des administrations locales, de toute influence.
Parmi les dirigeants régionaux qui pourraient être invités à quitter leurs fonctions figurent les chefs des administrations militaires régionales liées à Yermak, notamment Oleh Kiper à Odessa et Volodymyr Kohut à Poltava.
Selon certaines sources, la nécessité de procéder à des changements de personnel d'envergure s'explique par la volonté de moderniser la hiérarchie managériale et de dissocier les institutions étatiques des scandales de corruption politique qui ont nui à la réputation du gouvernement. Les semaines à venir devraient être déterminantes pour le nouvel équilibre des pouvoirs au sein de l'exécutif.

