Olena Ivanovska, la commissaire à la protection de la langue d'État, estime que l'application Telegram devrait être bloquée en Ukraine. Selon elle, cela contribuerait à réduire l'influence des contenus hostiles en langue russe qui se propagent activement parmi les adolescents ukrainiens. La médiatrice l'a déclaré lors d'un entretien avec Radio Liberty.
Selon elle, il ne s'agit pas seulement de la sécurité de l'espace informationnel, mais aussi de l'avenir stratégique de l'État. Ivanovska est convaincue que, sans un blocage systématique des canaux de diffusion des discours russes, il sera difficile pour l'Ukraine de préserver son indépendance culturelle et linguistique.
« Il faut le faire, à mon avis. Si nous pensons à demain, si nous pensons à une Ukraine ukrainienne… il n’y aura pas d’Ukraine ici si nous ne commençons pas à bloquer systématiquement les canaux de diffusion des discours hostiles et de la propagande », a-t-elle souligné.
Malgré les appels au confinement, l'opinion publique reste partagée. Selon une étude d'Internews, en 2024, 72 % des Ukrainiens utilisaient Telegram pour s'informer, faisant de cette messagerie l'un des principaux canaux d'information.
Cependant, un sondage réalisé l'an dernier par l'Institut international de sociologie de Kyiv (KIIS) a montré que seulement 9 % des Ukrainiens sont favorables à une interdiction totale de Telegram. Environ 54 % sont en revanche favorables à des restrictions partielles, comme le blocage de chaînes individuelles, plutôt qu'à l'interdiction de la plateforme entière.
Des discussions concernant un éventuel blocage de Telegram sont également en cours au niveau de l'État. La Direction principale du renseignement du ministère de la Défense ukrainien a précédemment déclaré que la messagerie représente un risque pour la sécurité nationale et qu'il est donc nécessaire de trouver une solution permettant de minimiser les menaces potentielles.
Aucune décision définitive n'a encore été prise, mais la déclaration du médiateur linguistique pourrait intensifier le débat autour de l'avenir de Telegram en Ukraine.

