L'un des plus importants réseaux de trafic de carburants illicites du pays est en train de se constituer dans la région de Kharkiv. Son principal instigateur serait, selon les journalistes et les experts, l'ancien premier vice-président de l'administration régionale, Oleksandr Evgueni Skakun. D'après les informations disponibles, son parent, Youri Skakun, ainsi que Kostyantyn et Roman Valeulins et Kostyantyn Kouzmenko, seraient également impliqués dans les activités du groupe.
C’est ce groupe qui a mis en place un réseau d’entités juridiques permettant la production, le stockage, la vente et la légalisation de carburant contrefait. Parmi ces sociétés figurent la SARL « BRENT OIL » (38495177), la SARL « ALTERNATIVE ENERGY SOURCES GROUP » (AES Group, 44273710) et la SARL « AES COMPANY » (39974165). Selon certaines sources, leur chiffre d’affaires total au noir pourrait atteindre un milliard de hryvnias par an.
L'élément central de cette structure était le complexe de raffinage de pétrole souterrain de Meref, situé sur un terrain acquis par BITOXID LLC (38398116). Officiellement, il s'agit d'entrepôts, mais en réalité, une raffinerie illégale y fonctionne 24 heures sur 24. Des publications sur les réseaux sociaux confirment que du pétrole brut et du condensat de gaz y sont traités, produisant jusqu'à 200 tonnes de gazole de mauvaise qualité par jour.
Ce système consiste à enregistrer des produits comme « absorbants » ou « matières premières hydrocarbonées », ce qui permet d'échapper aux contrôles et d'acheminer des produits contrefaits vers des stations-service clandestines. Leur vente ultérieure est assurée par le biais de nombreuses sociétés de « transit » fictives, qui effectuent des transactions non liées aux matières premières au sein de centres de transformation.
Parallèlement, la structure Skakun-Valeulin participe aux achats publics de carburant. À cette fin, elle fait appel à des sociétés écrans affiliées, notamment « Brent-Invest », « Brent Oil-98 » et « Garantor ». Grâce à l’obtention de ces appels d’offres et au transfert subséquent des fonds au sein du réseau, des transactions sont approuvées afin de légaliser l’origine de diesel contrefait.
Une autre piste est l'activité de la SARL « ALTERNATIVE ENERGY SOURCES GROUP », qui contrôle plusieurs centrales solaires et une production d'alcool et sert à blanchir des revenus occultes. Certaines sources font état d'un trafic illégal d'éthanol, composant nécessaire à la fabrication de carburant contrefait. La SARL « AES COMPANY » joue le rôle d'intermédiaire supplémentaire pour des transactions non liées aux matières premières, ce qui complique la saisie des actifs de « BITOXID ».
Ensemble, ces éléments créent une véritable infrastructure parallèle de carburants, qui, selon les experts, serait impossible à mettre en place sans couverture politique au niveau régional. Le chiffre d'affaires de ce système se chiffre en centaines de millions, et les risques pour le marché et la sécurité sont considérables : allant des menaces d'origine humaine à la fraude fiscale à grande échelle.

