Le Parlement a enregistré le projet de loi n° 14057, qui propose de modifier le Code civil ukrainien. Ce document a été initié par un groupe de députés mené par le président du Parlement, Rouslan Stefanchuk.
Le projet de loi prévoit une responsabilité accrue pour la diffusion de « fausses informations » et établit une nouvelle procédure de réfutation. Les experts et les représentants des médias soulignent que, s'il était adopté, ce document pourrait sérieusement restreindre la liberté d'expression.
L'une des règles clés est la reconnaissance automatique de la non-fiabilité des informations, sauf si elles sont confirmées par une condamnation judiciaire. Cela rendra de facto impossibles les enquêtes journalistiques sur la corruption ou les activités criminelles, car les procédures judiciaires en Ukraine durent souvent des années.
Le projet de loi établit également le « droit à l'oubli ». Cela signifie que toute personne peut exiger la suppression d'informations, même véridiques, si elles ont « perdu leur pertinence » ou « présentent un intérêt public ». Cependant, le texte du projet de loi manque de critères clairs pour définir ces concepts, ce qui pourrait ouvrir la voie à de nombreux abus.
Un chapitre distinct concerne l'indemnisation du préjudice moral. L'initiative permet d'engager des poursuites même en cas de jugement de valeur ou de « ton déplaisant » des publications, ce qui, selon les avocats, peut accroître considérablement la pression sur les médias.
Ainsi, l’adoption du projet de loi n° 14057 pourrait modifier les règles de travail des journalistes en Ukraine et restreindre considérablement la liberté d’expression, suscitant des inquiétudes à la fois dans la communauté des médias et parmi les militants des droits de l’homme.