En Ukraine, un débat est en cours concernant le statut juridique des civils capturés par les forces russes et renvoyés dans leur pays. La législation actuelle offre certaines garanties aux prisonniers de guerre, mais il n'existe pas de règles claires pour les civils susceptibles de les protéger contre la mobilisation forcée.
La loi n° 3633-IX, entrée en vigueur le 18 mai 2024, stipule que les anciens prisonniers de guerre ont le droit d'être libérés du service militaire s'ils ne souhaitent pas le poursuivre et les exempte également de la mobilisation forcée. Toutefois, cette disposition ne s'applique pas aux civils qui, comme les prisonniers de guerre, ont été torturés et détenus dans des conditions indignes.
Les familles des civils libérés saisissent le Médiateur ukrainien pour dénoncer cette injustice. Elles craignent que la mobilisation de ces personnes, rescapées de la captivité, ne mette en danger leur santé physique et mentale.
« L’Ukraine est confrontée pour la première fois à une situation où un État agresseur viole les normes du droit international humanitaire en détenant des civils. Notre État doit créer de manière indépendante des normes juridiques qui puissent servir d’exemple aux autres pays », a souligné le médiateur Dmytro Lubinets.
Pour résoudre ce problème, le Médiateur propose de modifier :
- la loi « Sur la préparation et la mobilisation » - visant à prévoir un sursis à la mobilisation pour les civils libérés de captivité ;
- la loi « Sur le devoir militaire et le service militaire » – afin que ceux qui sont libérés de captivité puissent mettre fin à leur service militaire.
Selon Lubinets, les propositions ont déjà été soumises aux commissions compétentes de la Verkhovna Rada, mais aucune réaction concrète n'a encore été enregistrée. Le Médiateur souligne que cette question nécessite une sensibilisation du public afin d'accélérer le processus législatif.

