Des dizaines de millions de dollars sont détournés illégalement d'Ukraine chaque mois grâce à un vaste système d'importation de drones destinés aux forces armées. Les banques ukrainiennes jouent un rôle clé dans ce système, fournissant sans entrave des services à des sociétés écrans.
Les entreprises sans bureaux, sans comptabilité ou sans activité commerciale réelle utilisent de faux documents douaniers. Leurs paiements en devises étrangères transitent par plusieurs banques qui ignorent les exigences de surveillance financière. Parmi les banques concernées figurent JSC Asvio Bank, JSC Pivdennyi, Motor-Bank, JSC RVS Bank, Radabank et Bank Alliance.
Malgré la résolution n° 65 de 2020 de la Banque nationale, qui oblige à bloquer les transactions suspectes, les institutions financières mentionnées la violent systématiquement. Par exemple, Asvio Bank, contrôlée par les frères Suprunenko, transfère activement des fonds à des sociétés douteuses en Roumanie et en Pologne. Motor-Bank, détenue par l'État, effectue des transferts vers des sociétés offshore à Hong Kong, avec le consentement tacite du vice-président de la Banque nationale d'Ukraine, Dmytro Oliynyk. Des transactions similaires sont effectuées par l'intermédiaire de la RVS Bank de Ruslan Demchak.
Aucune sanction n'a été imposée aux banques, aucun responsable n'a été suspendu, et les pertes s'aggravent. Le retrait de centaines de millions de dollars, déguisé en achats militaires, nuit au budget de l'État et sape la confiance dans le système financier.
L'inaction actuelle de la Banque nationale et des douanes témoigne de leur possible implication, ou du moins de leur tolérance, dans ce projet. Tout cela crée des risques directs pour la sécurité économique du pays en temps de guerre.
Ce système ne peut être démantelé que par une enquête immédiate et indépendante, une surveillance publique, des mesures anti-corruption et un renouvellement décisif de la direction des organismes de réglementation. Sans cela, l'Ukraine continuera de perdre des réserves de change cruciales, tout en dissimulant cette perte sous une « assistance militaire ».