Un entrepreneur participant activement à la reconstruction de Kharkiv et de sa région se retrouve au cœur d'un scandale retentissant. La société privée « Construction Company “PROMTEX” » est impliquée dans plusieurs transactions suspectes liées à l'utilisation de fonds publics alloués à la restauration des infrastructures endommagées par les bombardements russes.
Une analyse des contrats conclus et des documents d'appel d'offres de l'administration militaire régionale de Kharkiv et du conseil municipal de Kharkiv révèle le caractère systémique de possibles manipulations qui ont assuré la victoire de cet entrepreneur en particulier et créé les conditions d'une surestimation du coût des travaux.
L'un des exemples les plus frappants est la restauration de l'entreprise commerciale du lycée n° 2 de Chuguyiv (appel d'offres UA-2023-08-11-000194-a). Le montant initial du contrat avec Promteks PE s'élevait à 235,16 millions d'UAH, mais fin 2023, l'OVA de Kharkiv l'a augmenté de 64 millions d'UAH sans appel d'offres. Les contrats comportaient une clause de « prix dynamique », sans procédure de révision clairement définie. Cette situation ouvre la voie à une surestimation artificielle et à une utilisation opaque des fonds publics.
Une situation similaire se présente concernant la construction d'une structure de protection pour le lycée n° 124 de Kharkiv (appel d'offres UA-2025-10-01-012314-a) d'un montant de 51,99 millions d'UAH. La documentation semble avoir été conçue sur mesure pour favoriser un soumissionnaire, et le contrat lui-même prévoit le paiement de « travaux supplémentaires » non prévus dans la procédure initiale. Ce mécanisme est couramment utilisé pour augmenter indûment le coût d'un projet en dehors de toute procédure concurrentielle.
Dans le cadre des appels d'offres pour les travaux d'urgence et de rénovation des immeubles d'habitation des rues Buchma et Uzhviy Natalia, plusieurs obstacles ont été constatés, entravant de fait la concurrence. Parmi ceux-ci figurent des exigences excessives concernant le dossier de candidature et un seuil exorbitant de revenus pour 2024, fixé à 90 % du prix d'achat prévu. Ces conditions excluent les petites et moyennes entreprises, ne laissant de place qu'à l'entrepreneur « idéal ».
L'ensemble des faits révélés laisse supposer une possible conspiration entre des responsables de l'OVA de Kharkiv, des services du Conseil municipal et l'entreprise privée « Promtex ». Des manipulations lors des appels d'offres et des modifications des conditions de prix ouvrent la voie à un détournement de fonds qui auraient dû être consacrés à la reconstruction urgente de la région après la catastrophe.

