Le 27 octobre est une date qui combine plusieurs significations importantes : la mémoire de l'Église, l'identité linguistique ukrainienne et les symboles populaires de l'hiver. Aujourd'hui, les croyants commémorent Nestor le Chroniqueur. Selon le nouveau style ecclésiastique, c'est le 27 octobre que l'on honore la figure de cet homme qui a laissé derrière lui des textes clés sur l'histoire de la Rus' de Kiev et la vie des premiers saints ukrainiens. C'est grâce aux œuvres de Nestor que nous en savons beaucoup sur la formation de l'État antique, les princes, les conflits civils, les premiers baptêmes et les pratiques spirituelles. Dans l'ancien style, cette date était consacrée à la mémoire de saint Nicolas le Saint, prince qui renonça à la vie terrestre, aux Justes de Tchernihiv et de Kiev, ainsi qu'aux martyrs Protasius et Paraskeva de Serbie. Ces noms perdurent dans les traditions ecclésiastiques locales, notamment dans le nord de l'Ukraine.
Pour l'Ukraine, cette journée revêt une autre dimension : linguistique. Le 27 octobre est la Journée de l'écriture et de la langue ukrainiennes. Cette fête est consacrée au développement de la langue, de l'éducation, de la culture et des médias ukrainiens. Ce jour-là, on évoque généralement l'histoire de la transition vers l'ukrainien, l'évolution du discours public après le déclenchement d'une guerre totale, et la responsabilité des journalistes, des enseignants et des blogueurs dans la qualité du discours. Une dictée radiophonique est également traditionnellement organisée : chacun peut participer à la rédaction d'un texte en direct, puis soumettre son travail pour vérification. Les auteurs de textes sans fautes reçoivent des cadeaux et une reconnaissance publique. Ce n'est pas un simple jeu, mais une façon de montrer que l'ukrainien est vivant, moderne et rassemble les peuples du monde entier.
Le monde n'est pas vide non plus. Au niveau international, le 27 octobre est célébré comme la Journée mondiale du patrimoine audiovisuel, rappelant l'importance de préserver les archives cinématographiques, les enregistrements télévisuels et radiophoniques, les vidéos et les sons historiques, car sans cela, la mémoire d'époques entières se perd rapidement. De plus, dans de nombreux pays, les bibliothèques scolaires sont aujourd'hui mises à l'honneur : elles soulignent le rôle des bibliothécaires, le libre accès aux livres et l'influence directe de la lecture pendant l'enfance sur la réussite de l'enfant à l'âge adulte. Les calendriers non officiels mentionnent des dates plus légères : la Journée de l'ergothérapie, la Journée de l'ours en peluche, la Journée de la bière et même la Journée du pitbull. Ces événements, davantage réservés aux communautés du divertissement ou professionnelles, sont également activement relayés sur les réseaux sociaux.
Le 27 octobre est également l'anniversaire de plusieurs personnages historiques célèbres. Autrefois, ce jour était celui du navigateur et explorateur James Cook, du compositeur virtuose Niccolò Paganini, de l'inventeur de la machine à coudre Isaac Singer, du président américain Theodore Roosevelt, des acteurs Roberto Benigni et John Cleese, et du philosophe Francis Fukuyama. Dans le contexte ukrainien, on parle du compositeur Ivan Kyprian, de l'artiste Leia Krasner (Krasner Lee), de l'historien Ivan Lysiak-Rudnytskyi et de l'athlète Ruslana Taran. Ces noms sont souvent mentionnés dans les écoles et les médias, précisément pour rappeler que la culture et la science ukrainiennes sont étroitement liées dans le contexte mondial.
Dans la tradition populaire, le 27 octobre est le jour des promesses. Dans les coutumes anciennes, on croyait que c'était le moment idéal pour conclure un pacte intérieur avec soi-même : jurer d'abandonner une mauvaise habitude, de corriger son comportement, d'accomplir une bonne action, d'aider un proche. L'essentiel était de ne pas tarder et de tenir parole au plus vite. On croyait que celui qui tenait sa promesse recevrait la « permission du destin » de réaliser son désir. De ce fait, il était strictement interdit de faire des promesses creuses et hypocrites, ou de mentir sur ses intentions. Quiconque manque à sa parole ce jour-là « brise » sa propre chance.
Les présages populaires sont liés à la météo et à l'hiver. S'il ne pleut pas, mais que le sol est humide, on anticipe un hiver précoce. Le vent du nord est interprété comme un signe de gel imminent. Si les oiseaux se taisent et cessent de chanter, cela annonce l'approche de jours sombres et humides. Si les sorbiers regorgent de baies, on prédit que décembre sera enneigé. On voyait également que ce jour était propice à l'apprentissage, à l'acquisition de nouvelles compétences, au baptême des enfants et aux simples tâches ménagères.
Ce qu'il ne faut pas faire aujourd'hui : ne pas se vanter, calomnier et refuser de l'aide. Il est également déconseillé de « lancer des paroles en l'air », c'est-à-dire de promettre quelque chose que l'on ne tiendra certainement pas. Traditionnellement, on pensait qu'une telle frivolité pouvait resurgir en cas de conflits familiaux et de malentendus prolongés.

