Le président français Emmanuel Macron et le ministre de la Défense Sébastien Lecornu ont annoncé le transfert de « plusieurs centaines » de bombes air-sol vers l'Ukraine. Cela inclut les bombes aériennes guidées modernes AASM Hammer.
Le ministre Lecornu, présentant l'assistance militaire française aux Forces armées ukrainiennes (AFU), a souligné le montant important de l'aide apportée. Parmi eux, des missiles aériens SCALP et des installations d'artillerie automotrices Caesar ont déjà été reçus, qui seront au nombre de plus de 70 d'ici fin 2024, en plus d'une demi-centaine transférée précédemment. Il est également indiqué qu'à partir de cette année, la France envisage d'augmenter le nombre mensuel d'obus de 155 mm transférés aux forces armées de 2 000 à 3 000.
Le service de presse du ministère français de la Défense a confirmé que les Ukrainiens recevront prochainement des bombes de croisière AASM. Selon eux, ces bombes aériennes permettront à l’armée ukrainienne de mener des frappes à distance précises pour impressionner l’arrière du système de combat russe.
Le ministre Lecornu a également annoncé son intention de livrer 50 bombes chaque mois à partir de janvier, ce qui, selon lui, pourrait modifier considérablement la situation dans la zone de première ligne.
La technologie AASM (du français "Armement Air-Sol Modulaire" - "armement modulaire air-sol") HAMMER (abréviation de "Highly Agile Modular Munition Extended Range" ou "Munition modulaire hautement maniable de portée accrue") a été développée par le Entreprise française Safran depuis plus de 15 ans, elle a donc subi une série de modifications et d'améliorations au cours des années suivantes.
Cette technologie consiste à installer un kit spécial sur une bombe aérienne conventionnelle, ce qui la rend très précise et capable de frapper à longue portée. L'AASM Hammer peut être utilisé avec différentes caisses de bombes standards (125, 250, 500 et 1000 kg).
Selon le constructeur, ce système d'arme est autonome et insensible aux obstacles, capable d'être lancé depuis une faible hauteur au-dessus du terrain. La bombe est équipée de dispositifs spéciaux à l'avant et à l'arrière qui en font une munition de haute précision.
Un système de guidage est installé sur la face avant, qui peut être satellite, infrarouge ou laser, ce dernier permettant même d'atteindre des cibles se déplaçant rapidement. A l'arrière, la bombe est équipée d'un système d'accélération avec un moteur à réaction à combustible solide et des ailes.
Cela permet d'utiliser l'AASM Hammer à une distance d'environ 60 à 70 km, quelles que soient les conditions météorologiques et à basse altitude. Le mécanisme de fonctionnement de cet hybride entre bombe et missile est basé sur le principe du "tirer et oublier", où le projectile manœuvre indépendamment pour atteindre la cible déterminée par le tireur, sans la participation du pilote de l'avion.
Actuellement, l'utilisation de cette arme par des chasseurs occidentaux, comme le Rafale français et le F-16 américain, est connue. Dans le cas d'une intégration avec les Su-24M ou MiG-29 ukrainiens, qui sont prévus pour une utilisation en Ukraine, une adaptation à ces avions soviétiques sera nécessaire. Cependant, les forces armées ukrainiennes ont déjà de l’expérience dans l’intégration réussie des missiles air-air Western Storm Shadow/SCALP.
Seuls 1 424 kits AASM Hammer ont été produits en 2011, soit moins de la moitié de ce qui était officiellement prévu.
À cette époque également, il y a eu un scandale dans les médias français, lorsqu'il s'est avéré que le coût de l'AASM Hammer, développement compris, était de 360 000 euros, alors qu'un kit JDAM américain similaire ne coûtait que 25 000 dollars.
Il convient toutefois de noter que des bombes françaises ont déjà été commandées et sont utilisées par les armées du Qatar, du Maroc, de l'Égypte et de la Croatie.
Defence Express spécule sur un "stock assez important" de bombes en France même et sur la possibilité d'une chaîne de production "à chaud" chez le fabricant.
En outre, le développeur travaille activement à l'amélioration des caractéristiques de la bombe, en augmentant notamment la portée d'utilisation à 150-200 km.
Les bombes françaises AASM Hammer se préparent à devenir un ajout important à l'armée ukrainienne.
Même si des ensembles similaires de « bombes intelligentes » sont déjà utilisés sur le front, en particulier des JDAM américains, l'Ukraine ne dispose que d'un approvisionnement limité en armes américaines de ce type, ce qui rend difficile leur utilisation à grande échelle.
Par rapport à l’Ukraine, la Russie a réussi à mettre en œuvre la production et l’utilisation en masse de ses « bombes intelligentes », telles que les CAB (bombes aériennes guidées) et les UMPK (bombes dotées d’un module universel de planification et de correction).
Lancées depuis un chasseur ou un bombardier, ces munitions ont une portée et une précision nettement supérieures grâce à la navigation par satellite ou inertielle.
En 2023, ces bombes sont devenues pratiquement l'arme aérienne principale de l'armée russe et ont été activement utilisées lors des hostilités près d'Avdiivka et dans la région de Kherson. Un grand nombre de ces bombes sont larguées sur différentes zones, démontrant leur grande efficacité.
Malgré le fait que les bombes aériennes guidées ne constituent pas une menace pour les zones arrière des forces armées ukrainiennes en raison de la distance maintenue par les avions russes, la grande précision du marteau AASM peut détruire efficacement des positions situées à des distances considérables au plus profond de la ligne de front. .
Compte tenu des capacités des bombes françaises, l'aviation ukrainienne sera en mesure de détruire plus efficacement les fortifications défensives russes, les postes de commandement et de réduire la pression sur les unités d'infanterie et d'artillerie.
Grâce à la précision du Hammer, différente de celle des KAB et UMPK russes, l'armée de l'air ukrainienne sera capable de neutraliser des cibles mobiles, telles que des véhicules de défense aérienne ou des convois de munitions, à distance de la ligne de front.