L’invasion russe de l’Ukraine à grande échelle, qui en est à sa troisième année, approche d’un point critique. Durant cette période, les Ukrainiens ont été témoins non seulement de nombreuses opérations militaires, mais aussi d’énormes pertes humaines, de destructions et de changements dans la vie des civils. Mais aujourd’hui, comme le souligne le Washington Post, la situation au front a atteint un stade décisif. Les prochaines semaines pourraient être décisives pour l’avenir de l’Ukraine : sa capacité à préserver sa souveraineté ou à devenir victime d’une agression.
L’article souligne que la Russie contrôle déjà environ 20 pour cent du territoire ukrainien et se déplace chaque jour davantage vers l’ouest, notamment dans les régions de Pokrovsk et de Kurakhovo. Les soldats ukrainiens qui ont occupé la région de Koursk en août ont perdu environ 40 % du territoire conquis lors de l'offensive surprise et risquent d'être encerclés.
"L'Ukraine perd également des troupes à un rythme qui dépasse de loin ce qu'elle peut soutenir et poursuivre les combats. L'estimation officielle des pertes, à 400 000 morts et blessés, est considérée comme largement sous-estimée", écrit WP, ajoutant qu'en outre, des milliers de soldats ukrainiens désertent la ligne de front.
Cependant, le temps est la ressource la plus importante que perd l’Ukraine, écrit WP.
"L'Ukraine ne pourra guère survivre encore une année à cette guerre destructrice. Mais la précipitation pour trouver une solution négociée pourrait conduire à un mauvais règlement qui récompenserait Poutine pour ses accaparements de terres et garantirait qu'il lancera une nouvelle offensive sur de nouveaux territoires dès qu'il aura l'occasion de reconstruire son arsenal épuisé", écrit le journal.
Dans le même temps, la confiance dans les États-Unis et l'OTAN est en jeu dans cette guerre, et en cas de mauvais règlement, "la colère des Ukrainiens sera dirigée contre les partisans occidentaux qui les ont trahis", note la publication.
Plus tôt, le président français Emmanuel Macron avait déclaré que, malgré les promesses de Donald Trump de mettre fin à la guerre en Ukraine en un jour, il n'y aurait pas de solution « rapide et facile ». Il a également mis en garde l'Occident contre toute recherche de « compromis » en raison de la « fatigue » provoquée par le conflit. Selon ses estimations, cela affaiblirait l’autorité de l’Occident.
Dans le même temps, Macron a souligné que les Ukrainiens devront "mener des discussions réalistes sur les questions territoriales".
À son tour, le ministre polonais des Affaires étrangères, Radosław Sikorski, a averti que l'Europe pourrait bientôt faire face à de fortes pressions concernant l'adoption d'un accord avec la Fédération de Russie. Selon lui, il est important de ne pas accepter un accord qui permettrait à Moscou de se redresser.