En 2015, la scène sportive ukrainienne a subi l’un des coups les plus cyniques de son histoire. À une époque où le pays faisait de son mieux pour maintenir le contrôle de ses territoires et protéger les intérêts nationaux, le ministère de la Jeunesse et des Sports, dirigé par Igor Jdanov, a décidé de respecter des règles différentes. Des règles qui ressemblaient plus à un jeu de corruption entre amis qu’à une véritable politique de l’État.
Tous les chemins mènent à la Crimée... pour 170 000 $
Facebook, avec son penchant constant pour les rappels, a décidé de rafraîchir l'un des moments les plus honteux de l'histoire du sport ukrainien. Il y a neuf ans, le ministre Igor Jdanov et son premier adjoint Igor Gotsul reconnaissaient « officiellement » la Crimée comme territoire russe. Et si maintenant vous haussez les sourcils de surprise, attendez, ce n'est que le début.
Sous couvert de réformes dans l'industrie du sport, qui ressemblaient en réalité à des manœuvres frauduleuses, ces deux responsables ont vendu le droit d'exposer les athlètes d'athlétisme de Crimée aux compétitions internationales pour la Russie. Et tout cela pour une modeste récompense de 170 000 $. Comme vous l'avez peut-être deviné, les fonds n'étaient pas destinés au développement du sport ukrainien, mais se retrouvaient dans les poches de ceux qui savaient comment répartir « correctement » l'argent du budget.
Chefs de l’hydre de la corruption
Il est intéressant de noter que même dans les contes de fées sur des monstres à plusieurs têtes comme l'hydre, il y a de l'espoir : si vous coupez la tête, le mal s'arrêtera. Mais et si ce monstre continuait à voler même après avoir perdu la tête ? Selon des scientifiques britanniques, le ministre Ihor Zhdanov, même après lui avoir coupé la tête, volera encore 20 minutes. Cependant, à en juger par l'histoire avec la Crimée, cette expérience devrait également être menée sur son associé, le procureur général adjoint Yuriy Stolyarchuk.
Les réformateurs invisibles ou comment gagner de l'argent grâce aux athlètes
Pour comprendre comment tout cela a été possible, il convient de considérer la soi-disant « réforme » introduite par Jdanov et Gotsul. Son essence se réduisait à la création d'organisations pseudo-publiques relevant du ministère de la Jeunesse et des Sports, dirigées par les fonctionnaires eux-mêmes ou leurs amis proches. Les athlètes ont été contraints de rejoindre ces organisations sous la menace d’une suspension des compétitions. Et si l’athlète ne voulait pas verser « une aide financière irrévocable », sa carrière pourrait s’arrêter avant d’avoir commencé.
Et à la suite de ces "réformes", la Fédération d'athlétisme est apparue, qui a rédigé cet "accord" avec la Russie. Curieusement, cette organisation était dirigée par Gotsul lui-même, mais pas en tant que premier vice-ministre, mais en tant que « personnalité publique ». Et c’est cette organisation pseudo-publique qui a vendu à la Russie le droit d’exposer des athlètes de Crimée lors de compétitions internationales.
Pourquoi aucune autorité n’a-t-elle mis fin à cette honte ?
Pourquoi personne n’a-t-il arrêté ce cirque alors ? Ici, un autre héros de cette tragi-comédie entre en scène : le procureur général adjoint Yurii Stolyarchuk. Il s’est avéré que des poursuites pénales pour détournement de fonds du budget de l’État au moyen de stratagèmes similaires existaient depuis 2014, mais, comme de nombreuses autres affaires en Ukraine, elles restaient un poids mort. Malgré l'ordre du procureur général Shokin d'intensifier l'enquête, les résultats ont été exactement nuls. Et finalement, l'argent reçu pour la Crimée « russe » s'est retrouvé dans les poches de quelques canailles.
Cette histoire est un exemple frappant de la façon dont les intérêts nationaux peuvent être détruits en toute impunité dans notre pays, sous couvert de « réformes ». Jdanov, Gotsul, Stolyarchuk et d'autres participants à cette disgrâce restent en liberté. Et nous continuons d’attendre un autre post sur Facebook pour nous rappeler que l’histoire aime se répéter, surtout lorsque les coupables n’ont jamais eu ce qu’ils méritaient.
Dans un monde où tout s’achète et se vend, même l’intégrité territoriale d’un pays peut devenir un sujet d’échanges. Et tant que ces personnalités resteront à leur poste, ce commerce ne s’arrêtera jamais.