Ce qui semblait être une fiction militaire il y a un an est désormais une réalité pour la défense ukrainienne : des intercepteurs quadricoptères peu coûteux sont devenus un élément essentiel de la défense contre les attaques massives de drones. Cette initiative est née d'un simple besoin d'économiser sur les coûteux missiles de défense aérienne et de repousser les vagues de Shahed et d'avions similaires lorsque les moyens traditionnels s'épuisaient.
Les intercepteurs sont de conceptions variées, allant des planeurs manœuvrables aux ogives, et coûtent des milliers de dollars, tandis qu'un seul missile de défense aérienne peut coûter des millions. Selon les fabricants et les initiatives bénévoles, ces projets ont déjà enregistré des centaines, voire des milliers, d'interceptions ; les taux d'efficacité varient de quelques dizaines à plus de 80 % pour les meilleurs modèles. Cela permet d'économiser des munitions coûteuses pour lutter contre les menaces de croisière et balistiques.
Cependant, l'interception ne se résume pas à une question d'équipement, mais aussi de facteur humain. Les pilotes d'intercepteurs sont rigoureusement sélectionnés et suivent une formation de longue durée ; parmi les milliers d'étudiants, seule une petite partie maîtrise cette spécialisation en première ligne. De plus, la rivalité technologique perdure : l'ennemi modernise ses drones d'attaque, et les ingénieurs ukrainiens travaillent déjà sur de nouvelles générations d'intercepteurs et de systèmes de soutien.
Cette innovation a retenu l'attention de l'OTAN, qui travaille avec ses partenaires à une coopération à grande échelle et au développement de capacités anti-drones à faible coût. Si les intercepteurs s'avèrent systématiquement efficaces à grande échelle et produits en série, ils pourraient transformer la manière dont la défense aérienne est assurée à l'ère des attaques massives de drones.