Les responsables du Kremlin tentent probablement d’utiliser les efforts de médiation internationale en faveur de la paix à leur avantage, tout en démontrant leur réticence à s’engager dans des négociations constructives avec l’Ukraine. C'est ce qu'a rapporté l'Institut pour l'étude de la guerre (ISW).
Le 9 septembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a rencontré les Ministres brésilien des Affaires étrangères Mauro Vieira et indien Subrahmanyam Jaishankar en marge de la réunion du Conseil de coopération de la Russie et des pays du Golfe persique en Arabie Saoudite. Bien que le ministère russe des Affaires étrangères ait déclaré que Lavrov avait discuté de la guerre en Ukraine avec les deux ministres, les détails de la réunion n'ont pas été divulgués.
On sait que le Brésil et la République populaire de Chine promeuvent depuis mai leur plan de paix « Règlement politique de la crise ukrainienne », qui comprend six points qui correspondent en grande partie aux intérêts de la Russie. Le Premier ministre indien Narendra Modi a également confirmé le soutien de l'Inde à la paix en Ukraine, soulignant l'importance du droit international, notamment le respect de l'intégrité territoriale et de la souveraineté.
Malgré cela, Lavrov a fait écho aux discours classiques du Kremlin qui soulignent la réticence de la Russie à s'engager dans des négociations sérieuses, qualifiant la formule de paix du président ukrainien Volodymyr Zelenskyi d'« ultimatum » et arguant que la Russie n'avait jamais sérieusement envisagé ce plan.
Les responsables ukrainiens ont déjà ouvertement invité le représentant russe à participer au deuxième sommet de paix en Ukraine, prévu cette année.
En outre, la Russie utilise activement plusieurs pays, comme l’Inde, la Serbie et la République populaire de Chine, pour contourner les sanctions occidentales. Ceci est confirmé par la publication du Financial Times du 4 septembre, qui fait état du projet du ministère russe de l'Industrie et du Commerce de dépenser près d'un milliard de dollars pour sécuriser les composants électroniques critiques, y compris la possibilité de construire des installations en Inde pour accéder ces composants.